Au Burkina Faso, depuis la fermeture de la frontière entre le Bénin et le Nigeria, les pièces détachées pour automobiles commencent à manquer. Les stocks sont épuisés au niveau des revendeurs et les prix grimpent. Certains commerçants, ceux qui ont plus de moyens, pensent déjà à se tourner vers la Chine ou l’Europe pour leur approvisionnement.
« On a changé la courroie de transmission. Ça coûte 45 000 francs, mais ça peut monter jusqu’à 60 000 ! »
Chez Sori, comme dans de nombreux garages, les réparations de véhicules deviennent de plus en plus difficiles, depuis la fermeture de la frontière entre le Bénin et le Nigeria.
« Nous souffrons à l’heure actuelle, avec les pièces détachées. Celles que l’on payait 10 000 ont augmenté, on nous les vend à 15 000, parfois même à 20 000. Et le client, lui, il ne comprend pas. »
Les revendeurs accusent les fournisseurs locaux d’avoir augmenté les prix. Seydou Ouedraogo un revendeur, se dit obligé de répercuter les augmentations de prix au niveau des clients.
« C’est devenu très compliqué pour nous les commerçants, au Burkina Faso, ici. Les pièces manquent, et par exemple, une pièce que l’on vendait à 5 000 francs, coûte aujourd’hui 7 500, parfois même 8 000. Donc, c’est compliqué. »
El haj Amidou Kindo vend des véhicules et des pièces détachées. Cela fait 22 ans qu’il exerce dans ce domaine d’activité. C’est par le canal du Nigeria qu’il approvisionnait.
« Comme là-bas, ils comptent en naïras et nous en francs CFA, on gagnait à la fois sur le taux de change et sur les prix, qui sont plus bas au Nigeria. On pouvait faire 20 à 25 % de bénéfices, si on achetait là-bas pour revendre ici. »
Mais depuis la fermeture des frontières, la situation devient intenable. Ses camions sont bloqués en territoire nigérian et il pense déjà à de nouveaux partenaires.
« Les anciens stocks sont épuisés et nous n’avons plus de stocks, car les frontières sont fermées. Seuls ceux qui peuvent aller en Europe ou en Chine achètent les pièces pour nous les vendre. Mais les prix ont augmenté. »
Non loin de lui, Rasmané Ouedraogo, spécialisé dans la fourniture du matériel industriel, enregistre également des pertes. Au regard des difficultés pour tenir ses engagements, il ne prend plus de commandes.
« Aujourd’hui, nous avons des réquisitions qui arrivent et l’on ne peut même pas faire la cotation. Nos partenaires, surtout les mines, demandent beaucoup de choses, mais nous ne pouvons pas répondre à la demande. Donc, pour nous, ce sont des pertes. »
Ces commerçants burkinabè espèrent une solution dans les meilleurs délais, auquel cas ils prévoient se tourner vers d’autres pays fournisseurs.
Rfi