A la veille de la publication des résultats officiels de la présidentielle, Emmanuel Macron aurait appelé Alassane Ouattara, pour l’inciter à faire un geste majeur envers l’opposition selon Africa Intelligence.
« Emmanuel Macron a appelé son homologue ivoirien Alassane Ouattara dans la soirée du dimanche 1 novembre. Le chef de l’Etat français a ouvertement fait part de sa très « vive inquiétude » au président ivoirien au vu du climat délétère dans lequel s’est déroulé le scrutin » a révélé Africa Intelligence.
Toujours selon Africa Intelligence, « Emmanuel Macron a demandé à Alassane Ouattara à faire un « geste majeur » envers l’opposition ».
« Aucune mesure concrète n’a cependant été évoquée lors de la conversation entre les deux présidents, le chef d’Etat français se limitant à demander une initiative qui aille bien au-delà d’une simple ouverture vers certaines figures de l’opposition. Pas de main tendue vers l’opposition avant décembre La vigueur des propos d’Emmanuel Macron a suscité un certain malaise à la présidence ivoirienne » a déclaré le confrère.
Alassane Ouattara n’envisage pas pour le moment d’ouvrir un dialogue direct avec l’opposition et écarte la formation d’un gouvernement d’union nationale et serait en revanche prêt à avancer les élections législatives, initialement prévues en mars 2021, au mois de décembre prochain.
Mais alors que le mouvement de désobéissance civile portée par l’opposition devrait encore s’intensifier dans les prochains jours et que le climat politique ne cesse de se tendre, Alassane Ouattara pourra-t-il tenir le rapport déforcé jusqu’en décembre ?
Rappelons que la plateforme de l’opposition ivoirienne, qui rejette l’élection présidentielle du 31 octobre 2020, a crée le lundi 2 novembre 2020, un « Conseil national de transition » présidé par Henri Konan Bédié, qui devra mettre en place un « gouvernement de transition ».
« Tirant la vacance du pouvoir exécutif avec la fin du mandat présidentiel de M. Alassane Ouattara et la non tenue d’une élection crédible (…) les partis et groupements politiques de l’opposition annoncent la création ce jour du Conseil national de transition », a déclaré Affi Nguessan, porte-parole de l’opposition, face à la presse, à la résidence de M. Bédié.
Il a martelé que « le pouvoir en place et l’organe électoral illégal n’ont réussi à faire voter que 8% de l’électorat malgré les bourrages d’urnes, toutes autres formes de tricheries et d’agressions perpétrées contre les partisans de l’opposition ».
Bédié et Affi, respectivement candidats du Pdci et du Fpi, ont refusé de prendre part à l’élection présidentielle du 31 octobre 2020, estimant que les conditions d’un scrutin crédible ne sont pas réunies. Ils ont appelé à une désobéissance civile, un mot d’ordre qu’ils maintiennent toujours.