La tension de trésorerie de l’État malien serait due à la mauvaise gouvernance du Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, selon l’économiste du CRAPES Khalid Dembélé. Pour lui, le pire est à craindre au Mali si IBK ne changer pas de train de vie.
C’est un secret de Polichinelle : l’État est confronté à certaines difficultés financières. Des difficultés que le ministre de l’Économie et des Finances, Dr Boubou Cissé, a tenté d’expliquer dans certains médias. Pour le Dr Boubou Cissé, notre pays est loin de la faillite. Il explique qu’il s’agit juste d’une tension de trésorerie due à certaines charges imprévues, l’État ayant été obligé de se substituer à certains débiteurs, notamment en prenant en charge les créances de l’EDM pour éviter que Bamako ne soit plongée dans le noir.
Déficit budgétaire
Le ministre Cissé s’est défendu en soutenant que jusqu’à présent l’État avait fait face à toutes ses charges basiques (payement des pensions des retraités, payements des salaires au niveau du Trésor, acquittement de ses dettes à échéances), des indicateurs sur lesquels on se base pour déclarer un pays en faillite ou pas. Vue sous cet angle, la thèse du ministre de l’Économie et des Finances semble fort plausible, même si elle ne fait pas l’unanimité. Au titre de l’année 2018, le budget prévisionnel en dépenses de l’État est estimé à 2 330,778 milliards de francs CFA. Le projet de budget présente un déficit budgétaire global de 373,153 milliards et, en cette fin d’année 2018, l’État n’est qu’à 55% de taux de recouvrement, soit un manquant de 45%. L’actualité a été marquée par une série de décisions inhabituelles : suspension des dotations en carburant du personnel de la Présidence, difficultés pour les retraités d’entrer en possession de leurs pensions, retards de salaires au niveau des banques, non paiement de la subvention aux promoteurs des écoles privées… Pour le chercheur au Centre de recherches et d’analyses politiques et économiques (CRAPES), Khalil Dembélé, le vrai problème des caisses de l’État malien réside dans la façon dont les deniers publics sont utilisés par les dirigeants. À ses dires, il s’agit d’une mauvaise gestion et d’une mauvaise répartition des dépenses de l’État par le régime en place. L’arbre ne pouvant cacher la forêt, IBK devrait donc, de son point de vue, se rendre à l’évidence, changer de modèle de gestion et revoir la distribution des ressources financières de l’État.
Réformes
Selon Monsieur Dembélé, le Mali devrait prendre exemple sur d’autres pays et le Président revendre son avion présidentiel et injecter la somme dans les dépenses urgentes du pays. Autre solution proposée par l’économiste, que le Chef de l’État revoie son agenda de voyages, qui coûtent excessivement cher. En somme, pour nous préserver du pire qui se dessine à l’horizon, il nous faut absolument aller vers certaines réformes, restreindre les dépenses et améliorer la qualité de la gouvernance, en faisant certaines restrictions budgétaires et en évitant les dépenses fallacieuses des gouvernants. L’État doit pouvoir augmenter sa capacité de résilience et créer de nouvelles richesses et des emplois. Selon Khalid Dembélé, les difficultés que connait le Mali se résument à IBK, son manque de vision et son déficit de dialogue avec l’ensemble des acteurs de la place.
Par Khadydiatou SANOGO