Alors que l’industrialisation du Mali piétine toujours, le pays s’apprête à célébrer la Journée de l’Industrialisation de l’Afrique, le 29 novembre prochain, organisée par le ministère de la Promotion des Investissements, l’ONUDI et l’organisation Patronale des industries (OPI), avec en débat le « Made in Mali ». Zoom sur un secteur créateur de richesse faible mais reste faible.
Du 29 novembre au 2 décembre 2018, se tiendra l’évènement du monde des industries au Mali, placé sous le patronage du Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta, compte sur la participation d’une centaine d’industries du Mali et d’Afrique, avec comme thème central « Made in Mali ». En 1989, les Nations Unies ont institué le 20 novembre comme Journée de l’industrialisation de l’Afrique, une aubaine pour débattre du secteur avec le reste du monde pour un plein développement industriel du continent.
Réflexions
Une tradition que respecte le Mali, qui en est à sa 7ème édition, avec le thème international de l’ONUDI « Promouvoir les chaînes de valeurs régionales en Afrique, un moyen pour accélérer la transformation structurale, l’industrialisation et la production ». Plusieurs activités, dont des conférences-débats, des réflexions entre industriels de l’Afrique et les PTF (Partenaires techniques et financiers), des échanges qui vont s’étendre sur 4 jours pour un partage constructif d’expériences autour du Made in Mali. Les travaux de la JIA permettent aux industriels de se pencher sur leur secteur, de mener des plaidoyers et de poser les jalons pour séduire les consommateurs et cogiter sur l’émergence de l’industrie au Mali. Une grande équation, quand on sait que, depuis les années 60, le Mali industriel peine à prendre son envol, a 700 unités seulement, si l’on se réfère à l’évaluation de la Direction de l’industrie, qui prend en compte les petites unités. L’Organisation Patronale des Industriels (OPI), quant à elle, estime à une centaine les unités industrielles, en prenant en compte les critères basés sur les capacités de transformation réelles et l’investissement. Cependant, le Mali se doit d’exploiter son potentiel industriel, une industrialisation incontournable pour répondre aux besoins de créations d’emplois, de génération de revenus et de propositions de débouchés pour nos producteurs agricoles, soutient l’industriel et publicitaire, également investi dans la transformation des produits locaux, Sidi Dagnoko.
Concurrence
En effet, l’industrie malienne ne décolle pas au même rythme que ces voisines de la sous-région, comme la Côte d’Ivoire, avec environ 5 000 unités industrielles, et le Sénégal, qui en compte près de 2 000. Pour les professionnels du secteur, il serait plus facile pour un investisseur d’installer son unité industrielle dans ces pays plutôt qu’au Mali, qui ne présente pas un climat favorable, vu le taux élevé de TVA et d’autres contraintes. Autre inconvénient, la timide consommation du « Made in Mali » et la concurrence déloyale de certaines importations sur le marché. Selon Sidi Dagnoko, l’industrie au Mali est confrontée à un problème de compétitivité des industries et d’investissement, auquel s’ajoute la problématique de la consommation. Des choses qui demandent d’énormes moyens financiers, ainsi que certaines réformes. La JIA sera donc le cadre idéal pour les industriels maliens de procéder à l’évaluation du secteur et de se pencher sur le « Made in Mali » pour se lancer à la conquête des consommateurs locaux.
Par Khadydiatou SANOGO