Du 2 au 9 février 2019, la capitale des balanzans a vécu aux couleurs de Ségou’Art, deuxième édition, déclinaison du Festival sur le Niger vu le contexte du pays, selon ses organisateurs. Mais cette nouvelle version du festival ne semble pas être du goût de tous. Certains regrettent l’ambiance festive qui manque à cette concentration d’arts.
Le Festival sur le Niger a changé de visage avec cette nouvelle version offerte par ses organisateurs, qui expliquent le changement par l’actuel contexte du pays, plus focalisée sur la créativité artistique et culturelle. Ségou’Art n’est qu’un pan du Festival sur le Niger. Une semaine durant, galeristes, collectionneurs et amateurs, critiques d’art, ont visité, jaugé et apprécié les œuvres de talents sûrs et émergents de l’Afrique et d’ailleurs présents dans la capitale des 4445 balazans.
Au-delà de la valorisation de l’art et des artistes en herbe, Ségou’Art a engagé la réflexion sur le développement des arts visuels en Afrique afin de créer les conditions optimales de leur émergence. Contrairement donc au Festival sur le Niger, qui est plutôt musical, Ségou’Art est plutôt artistique. Face aux multiples changements dans l’organisation, nous avons tendu notre micro pour recueillir les impressions des visiteurs.
AdamSylla, dans sa jolie robe brillante, coincée au milieu des festivités, s’extrait difficilement pour nous répondre. Elle a l’air fatiguée, le visage crispé sous son voile. D’une voix forte et en serrant la mine, elle lance : « cette année, le décor a complétement changé. Il y a eu une séparation entre les expositions et les festivités. Lors du festival, le podium est installé sur l’eau, mais cette fois-ci c’est sur la terre ferme. On manque de place, ni chaise, ni siège pour s’asseoir. On est obligé de rester debout, cela est fatiguant, on ne peut le faire toute une nuit. Le Festival sur le Niger est mieux organisé que Ségou’Art ».
Ce n’est point l’avis de Modibo Traoré, un jeune artiste peintre venu exposer ses œuvres. Pour lui, Ségou’‘Art est beaucoup plus intéressant que le Festival sur le Niger. « Avec Ségou’Art, nous, jeunes artistes, avons la chance d’exposer nos œuvres et de faire du chiffres d’affaires. En plus, Ségou’Art permet de gagner plus d’argent et de se faire connaitre dans le milieu. Nous autres, la musique, le podium, ne nous intéressent pas beaucoup. Seulement, les touristes sont de moins en moins présents à cause des problèmes de sécurité dans le pays ».
En effet, à la différence de la première édition, sous consignes de leurs ambassades, peu d’Occidentaux ont effectué le déplacement pour Ségou’Art. Le gouverneur de la région avait bien assuré lors de l’ouverture que toutes les dispositions avaient été prises pour la sécurisation de l’ensemble des personnes et de leurs biens.