Le Président de Adema PASJ, Tiémoko SANGARE, profitant de la conférence débat de la section de la commune III tenue le samedi dernier, au Carrefour des jeunes, a craché ses vérités aux militants et responsables du Parti. Selon lui, il y a eu trop de laisser-aller et cela doit cesser. Rien ne sera plus comme avant. Aucun arrangement sur le dos du Parti et désormais aucune violation des textes ne sera toléré, a-t-il mis en garde.
À la tête d’une forte délégation du CE, le Président Tiémoko
SANGARE a présidé la rencontre. Il avait à ses côtés le Secrétaire général de
la section III de Bamako, Adama SANGARE. Ils avaient en face des centaines de
militants venus des différents quartiers de la commune. À bâton rompu, ils ont
échangé sur le dialogue national inclusif, la vie du parti, la participation de
l’Adema dans le gouvernement et les perspectives des prochaines élections.
Dans ses mots de bienvenue, le Secrétaire général Adama SANGARE s’est réjoui de
l’unité et de la cohésion qui règnent entre les militants au sein de la section
III. Selon lui, elle est l’une des sections les plus sereines. En aucun moment,
l’unité de la section n’a été ébranlée, a affirmé M. SANGARE. Cela a été
confirmé à l’issue des élections communales de 2016 où ils ont obtenu la
majorité dans la mairie.
Après ce défi réussi, il restera celui de converser la mairie du District à
l’issue de l’élection qui sera programmée, plaidant ainsi sa cause, puisque
l’on apprend de plusieurs sources qu’il est annoncé pour être le candidat du
parti de l’Abeille à cette consultation électorale.
Quant à l’animation du Parti, le Secrétaire général a rappelé les efforts
consentis en termes de formation des membres sur notamment l’informatique,
l’actualisation de la charte des partis politiques.
Toutefois, il est déçu de la mobilisation des militants lors des réunions des
sous-sections, des comités et même de la section. « Les rencontres sont
régulières, mais les militants ne se mobilisent pas pour aller y participer »,
a dénoncé le responsable politique de l’Adema PASJ.
Contrairement à une certaine compréhension, selon Adama SANGARE, la
participation de l’Adema au gouvernement n’est pas un partage de gâteau, mais
plutôt la prise de leur part « de fardeau dans l’œuvre de la construction
nationale ».
Pour sa part, le Président Tiémoko SANGARE, à l’instar du Secrétaire général de
la section, s’inquiète également de la situation qui prévaut dans le pays. En
tant que membre de l’Alliance ensemble pour le Mali (EPM), ils sont, dit-il,
appelés à jouer leur partition.
« Pour avoir 4 membres dans le gouvernement, la responsabilité du parti est
pleinement engagée dans la gestion du pays », a déclaré le Président Tiémoko,
tout soulignant que la décision de soutenir IBK était le meilleur choix pour la
stabilité du pays même si elle a été l’objet de beaucoup de controverses
inutiles. Toute autre décision contraire serait une trahison des valeurs de
base de l’Adema, a-t-il soutenu.
Par ailleurs, après une année de fonctionnement, l’EPM est confrontée à des
défis à corriger, a constaté le président de l’Adema. « Nous avons des
critiques, des réserves par rapport au fonctionnement de l’EPM. Nous avons
décidé de nous investir à faire en sorte que les insuffisances que nous
décrions soient corrigées afin que l’Alliance puisse faire face à ses missions
de façon réussie », a-t-il relevé.
Abordant la vie du parti en général, Tiémoko SANGARE n’a pas mâché les mots.
Selon lui, tous les problèmes c’est que l’Adema « est un bourreau pour l’Adema
». Cela ne peut plus continuer, tempête-t-il. Ce faisant, il a promis de ne
plus tolérer les manquements aux textes du parti.
« Il faut faire régner la discipline au sein du parti, il faut faire respecter
les textes du parti, que force reste à la loi du parti, c’est la seule
solution. On ne peut pas créer l’union, la cohésion sur des arrangements. Le
respect de la discipline sera la base de tout ce que le parti va faire. Aucun
arrangement sur les dos du parti, aucun arrangement au détriment de l’intérêt
du parti. Il faut que cela soit clair. Je sais que dans le rang du parti
beaucoup de camarades ne m’aiment pas à cause de mon attachement au respect des
textes. Tous ceux qui violent les textes doivent être sanctionnés conformément
à ce que les textes disent », a déclaré le patron de l’Adema.
Malgré les difficultés, le parti reste une grande formation même s’il a perdu
sa place de première force politique. L’Adema doit tirer les leçons de ses
échecs pour affronter les prochaines législatives. Cette occasion sera
l’opportunité pour le parti de récupérer sa place de 1ere force parlementaire
du Mali et surtout de montrer au peuple malien que leur victoire de 2013 a été
volée.
« Notre ambition, c’est de réparer ce que nous avons considéré comme injustice
en 2013 et de la manière la plus sportive et de redevenir la 1ere force
parlementaire du Mali. Nous pouvons le faire, nous devons le faire », a martelé
le président de la Ruche.
Info-Matin