Depuis 2017, le corps professoral de l’école fondamentale Aminata Diop de Lafiabougou est dans une grande inquiétude face aux différentes formes de violence dont sont victimes les élèves de l’établissement.
Le 12 decembre dernier, c’est sous la surveillance des forces de l’ordre que les élèves ont passé leurs examens de fin de trimestre. Les vols et tentatives d’agressions ou de viols sont devenus leur quotidien. Leurs auteurs seraient des jeunes du quartier qui ne comptent pas parmi les élèves, déclare Ibrahima Wolomo, Coordinateur du groupe scolaire Aminata Diop. Lors des contrôles ou devoirs, il est ordonné aux élèves de déposer leurs sacs à la porte de la classe pour éviter des tricheries et de jeunes bandits auraient pour habitude de venir de l’extérieur voler certains de ces sacs.
Malfrats
Les élèves de l’école ne semblent pas être du même avis. « La plupart de ces malfrats sont des élèves de cette école, mais ils ne participent à aucun des cours. Ils passent la journée à la porte et profitent de la sortie pour dérober nos téléphones et notre argent de poche », témoigne Mademoiselle K. Camara, étudiante en 9ème année. Nous sommes sujettes à une peur constante, ajoute-t-elle. « On assiste à des scènes de vols chaque jour. Même les tout petits ne sont pas épargnés. Une fois, ces jeunes ont failli violer une fille en pleine journée sous nos yeux », témoigne Assetou Keita, une vendeuse de jus devant l’école. Selon elle, l’administration de l’établissement ne peut rien contre ces jeunes délinquants, qu’elle n’arrive même pas à identifier jusqu’à présent. « Il est temps que les autorités supérieures réagissent face à cette situation », poursuit-elle. Des vendeuses auraient été convoquées par la mairie pour leur demander de collaborer avec les forces de l’ordre en les aidants à identifier les auteurs de ces troubles.
Agents de police
Compte tenu des différents témoignages, force est de constater que même le corps professoral n’est pas épargné. «Le Directeur, Seydou Kané, a été lui aussi victime de vol. Alors qu’il voulait m’appeler après les avoir aperçus dans la cour de l’école, ils lui ont enlevé son téléphone et ont pris la fuite », affirme M. Wolomo. Suite à cet incident, les professeurs ont donc décidé de suspendre les cours et ont exprimé des doléances auprès du maire de la commune IV. Celui-ci leur a promis d’augmenter la hauteur des murs pour empêcher les jeunes malfrats de l’escalader et de mettre à leur disposition des agents de police pour assurer leur sécurité.
Après quelques jours, les cours ont repris, sous l’œil vigilant des policiers. Reste à savoir jusqu’à quand cette tranquillité va durer.
Niamoye Sangaré