L’Association des Élèves et Etudiant du Mali(AEEM) est décidée à obliger tous les élèves du Mali à suivre la grève de 72h qu’elle a décrétée et qui a débuté le jeudi 28 février 2019 avec les établissements fondamentaux, secondaires et supérieures publics du pays. Pour l’association aucun établissement ne doit être épargné et se doit de suivre sa décision qu’il soit du secteur privé et public de l’éducation. C’est dans cette lancée que ses membres ont fait sortir les élèves des écoles privés dont certains parents se disent affectés, coléreux de voir l’ avenir de leurs enfants pris en otage.
Pour le Secrétaire général de (AEEM), Moussa Niangaly, tous les enfants du pays doivent être au même pied d’égalité pour l’acquisition du savoir «L’objectifs première de cette grève, en ce qui concerne les écoles privée, est de pousser l’Etat à réagir face à la situation des autres enfants qui fréquentent les écoles publics, de créer un équilibre d’apprentissage puisque les programmes restent les mêmes et ils traitent les même sujets lors des examens», Mr Niangaly qualifie leur acte de solidaire et en phase avec la mission de l’AEEM.
Un agissement qui désapprouvé par certains enseignants et parents d’élèves des établissements privés. Djeneba Sidibé, une enseignante à la retraite qui pourtant, a ses petits enfants dans des écoles privées, trouve injuste que ses petits enfants soient continuent d’ apprendre, tandis que certains de leurs camarades gardent la maison pendants des mois «Les membres de l’AEEM mènent un combat légitime selon moi, et si cela va permettre aux dirigeants de revoir leur positions, tant mieux», soutient-elle.
Tout comme Djeneba, Abdoulaye qui a ses filles à l’école privée « LES CIGOGNES » de KalabanCoura n’est pas tout à fait contre la décision de l’AEEM, il remet plutôt en cause l’Etat malien. «Cette grève est certes regrettable quand on sait que chaque jour perdu impact négativement sur le savoir des enfants, mais l’AEEM espère mettre la pression sur les décideurs pour une solution rapide aux revendications des enseignants. Une fois de plus je dis que c’est regrettable qu’un gouvernement qui déclare se soucier de l’avenir des enfants, laisse les classes fermées plusieurs semaines », s’indigne-t-il.
C’est avec stupéfaction que Mohamed Maiga a appris que les grévistes ont fait sortir l’école privée « KALANSO » de Djelibougou, que fréquentent ses deux garçons, «Je trouve simplement injuste et irresponsable cet acte posé par les meneurs d’un soi distante grève » lâche-t-il, tout remonté.
Mariam partage le même avis que Mr Maiga, car selon elle on ne grève pas pour mettre fin à une autre grève, surtout dans le domaine de l’enseignement « C’est tout simplement jeter de l’huile sur le feu, car cette grève va inéluctablement contribuer à la baisse du niveaux des enfants », elle affirme surtout avoir envoyé ses enfants à l’école privée en déboursant une fortune pour avoir des bons résultats en évitant des années couronnées de grèves. «Si les établissements publics garantissaient une meilleure qualité d’étude, on n’allait pas nous plier à quatre pour envoyer nos enfants dans celles dites privées ». Mariam est mère de trois élèves inscrits dans une école privée de la place « LES ABEILLES ».
Ces grèves répercutent sur l’année scolaire et cela se fait ressentir lors des examens car le programme scolaire n’est jamais achevé malgré que la durée des congés a été revue à la baisse, et cela se reflète inévitablement sur le niveau des élèves des écoles publiques. Les parents décident donc d’inscrire leurs enfants dans les établissements privés pour que leur année scolaire ne soit pas perturbée, souvent c’est avec toutes les peines du monde qu’ils arrivent à payer les frais de scolarité. Hélas opter pour les écoles privées ne semble plus être une porte de sortie au Mali pour assurer une bonne éducation scolaire à son enfant.