A partir de l’année prochaine, la ville de Bamako sera dotée de nouveau bus de transport, a annoncé le maire du District de Bamako, Adama SANGARE. C’était le samedi au cours du débat public sur le budget primitif 2020 de la municipalité, dont le montant est estimé à 48 milliards de FCFA.
La mairie du District s’est soumise ce 18 octobre 2019 à
l’exercice du débat public sur le budget 2020 conformément aux termes de
l’article 245 de la loi portant code des collectivités territoriales. Il était
animé par le maire Adama SANGARE et la directrice des finances de la mairie
centrale de Bamako, Mme Diawara Jeannette BA.
À l’entame de ses propos, le maire du District de Bamako expliqué la nécessité
pour les élus de se soumettre à cet exercice.
« La loi exige de soumettre nos projets et budgets à l’appréciation de la population
avant son examen et adoption par le Conseil. Toute collectivité doit obéir à ce
principe de la décentralisation », a déclaré M. SANGARE, avant d’indiquer que
le budget de 2020 est estimé à plus de 48 milliards de FCFA. Ce montant est
réparti comme suit : 41 milliards de FCFA comme budget de fonctionnement et 7
milliards pour le budget d’investissement.
Comparativement à l’année dernière, ce budget est en baisse soit de 18 %. Cette
diminution est expliquée par les poches de ressources qui sont en train
d’échapper à la mairie centrale. La population paie de moins en moins les TDRL
et les taxes de voirie. Aussi, les transporteurs ne s’acquittent pas de leur
redevance pour la traversée de la ville. L’État ne transfert pas les ressources
contrairement aux textes sur la décentralisation.
Outre le budget et les difficultés de mobilisation des ressources financières,
la rencontre a été une tribune pour aborder d’autres défis du développement de
notre capitale. Comparativement à des capitales africaines, Bamako est à
l’image d’un bidonville. Les ordures forment des montagnes, y circuler est un
casse-tête. Ces problèmes sont entre autres difficultés auxquelles la ville est
confrontée.
À cette occasion, le maire Adama SANGARE a annoncé que la mairie est très avancée
en partenariat avec des Chinois pour pallier en partie le problème de la
mobilité urbaine. Il s’agira, dit-il, d’amener de nouveaux bus en vue de
juguler à la vétusté de parc-autos des transports en commun. Un système de
transport public performant, adapté à l’extraordinaire croissance de la
population est nécessaire, a estimé M. SANGARE. Mais déjà, ce projet futuriste
souffre de certaines désinformations.
Répondant à des accusations, il rassure : « Je n’ai aucune intention de venir
mettre des chefs de famille en chômage. Le syndicat des transporteurs de
Sotrama est impliqué dans la gestion de ce projet. Ils sont membres du conseil
d’administration. Donc, rien ne fera à leur insu. Tout est transparent. Il n’y
a aucune malice derrière ce projet. Il s’agit de changer notre façon de
faire ».
Selon Adama SANGARE, à partir de l’année prochaine, un premier lot d’une
cinquantaine de bus sera en circulation et sera mis sous le contrôle des
transporteurs.
Par ailleurs, M. SANGARE s’est prononcé sur le projet de réhabilitation du
marché Rose de Bamako, dont les travaux ont été lancés par le président de la
république, Ibrahim Boubacar KEITA, lors des festivités du 22 septembre 2018.
Depuis, le chantier est au même niveau. Aucune véritable action concrète n’a pu
être posée par la société Turque PACRAY qui s’est engagée à préfinancer le
projet. La faute n’incombe ni à l’État ni à la société turque, mais à la
division entre les commerçants qui sont en train de créer une rivalité inutile
entre la Chambre de commerce et la mairie centrale, nous apprend une source. Il
y a une partie des commerçants qui souhaitent que le marché soit géré par la
CICM et d’autres sont par contre du côté de la mairie centrale.
Selon la source, le retard dans le démarrage n’est pas non plus lié à un
problème d’argent.
« L’entreprise turque est financièrement prête à commencer les travaux », a
indiqué notre source.
Pour Adama SANGARE, très remonté, la Chambre de commerce et d’industrie du Mali
ne peut réclamer la paternité d’un marché. Si, selon lui, la CICM veut
aujourd’hui tenter de prendre la reconstruction du marché Rose, elle se trompe
de combat, car les textes de la décentralisation en la matière sont clairs et
sans équivoque. Les marchés relèvent des collectivités, a-t-il soutenu.
INFO-MATIN