Un gendarme malien prisonnier des
jihadistes depuis fin janvier dans le centre du pays a réussi à s’échapper et à
se mettre en sécurité après une marche de 80 km, a-t-on appris jeudi de sources
proches de la gendarmerie. Le gendarme avait été capturé lors de l’attaque du
camp de Sokolo, qui avait fait 20 morts et 5 blessés le 26 janvier du côté des
forces maliennes, et « 4 tués côté ennemis », selon le gouvernement.
Le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), la principale alliance
jihadiste du Sahel, liée à Al-Qaïda, qui a revendiqué l’attaque, avait affirmé
avoir fait prisonniers trois gendarmes.Celui qui s’est échappé est un maréchal
des logis, qui a « marché 80 km pour arriver à la prévôté (un poste de
gendarmerie) de Niono », a déclaré à l’AFP un gendarme de cette localité
s’exprimant sous le couvert de l’anonymat. Il a ensuite été envoyé à Ségou pour
des « visites médicales ».Sokolo est situé dans le cercle de Niono, à
150 km au nord-est de Ségou.
Il s’agit de la dernière localité avant la frontière avec la Mauritanie, proche
d’une forêt considérée comme un repère de groupes jihadistes. »Il se porte
bien », a expliqué un responsable de l’infirmerie militaire de Ségou. Il a
« échappé à la vigilance » de ses ravisseurs, avant de « prendre le
long du fleuve » (en fait un affluent du fleuve Niger) et de « profiter
des buissons » pour arriver jusqu’à Niono, a indiqué cette source, sans
plus de détails sur les conditions de sa détention et les circonstances de son
évasion.Huit ans après le début du conflit, des groupes liés à Al-Qaïda et à
l’organisation Etat islamique (EI) continuent à mener des attaques, notamment
contre l’armée malienne, malgré des interventions de la force française
Barkhane, de l’ONU et d’une force conjointe de cinq pays sahéliens.
Les attaques de plus en plus meurtrières ont débordé ces dernières années sur
le Burkina Faso et le Niger voisins.L’armée malienne est rentrée jeudi à Kidal,
dans le nord du pays, ville symbole d’où elle était absente depuis des années
et où son retour est censé manifester le rétablissement de la souveraineté de
l’Etat sur le territoire.
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