Dirigé par une administration provisoire, depuis six mois, sur fonds de crise consécutive à l’élection d’un nouveau directoire en 2020, le Conseil National du Patronat du Mali s’apprête à un retour à l’ordre normal. Ce tournant fait suite à la convocation du collège électoral depuis le 17 Août 2022, conformément aux dispositions en rapport avec le règlement électoral de la structure.
L’élection consulaire est prévue demain 1er Octobre 2022, les Groupements Professionnels et Conseils Patronaux de Région ont été invités à transmettre la liste de leurs délégués au secrétariat général du Conseil National du Patronat du Mali (CNPM) au plus tard le 1er septembre 2022. Dans la même foulée, les groupements professionnels et Conseils ont été appelés également à désigner, au plus tard le 06 Septembre 2022, leurs différents délégués devant siéger dans le bureau du CNPM.
Cependant, en application des termes de l’article 12.2 des statuts et règlement du CNPM, qui privilégie le consensus dans la mise en place du futur bureau, il n’y aura probablement pas d’élection proprement dite. En fait, il est prévu la mise en place d’une commission dont la mission serait de procéder à une désignation consensuelle du nouvel homme fort des patrons. Pour ce qui concerne les critères de choix du président devant conduire la destinée des patrons maliens, le conseil, selon nos sources, opterait pour un personnage qui ne fasse l’objet d’aucune condamnation judiciaire, régulier dans le paiement des cotisations et capable de rassembler l’ensemble des composantes du Patronat. En attendant, Il nous revient de sources concordantes que les candidatures officieusement déclarées ont été contraintes à reconsidérer leur ambition, toujours au profit de ce que l’administration appelle le consensus. Comme quoi un nouveau joker se dessine. Il s’agit de Mossadek Bally, Président directeur général de la chaîne hôtelière AZALAÏ dont le choix fait consensus et pourra ramener la cohésion et la sérénité au sein du Patronat malien déjà secoué par plusieurs années de tiraillement entre le camp de Diadié Sankaré et Mamadou Sinsy Coulibaly.
Expérience professionnelle
Il faut rappeler que Mossadeck Bally, qui a un diplôme en gestion / finance de l’Université de San Francisco (Californie) a plus d’un quart de siècle d’expérience professionnelle et possède une solide formation familiale, scolaire et universitaire. Il a également bénéficié d’un excellent apprentissage de la part du grand homme d’affaires qu’est son père, mais aussi d’un peu de chance, ingrédient indispensable à toute réussite. Mossadeck Bally est le fondateur de la chaîne hôtelière Azalaï qui est aujourd’hui présente au Mali, en Guinée, au Burkina Faso, au Bénin et bientôt dans d’autres pays d’Afrique de l’Ouest.
Azalaï est l’une des rares chaînes hôtelières 100% africaines implantées sur le continent. Partant du sentiment d’insatisfaction généralement ressenti chez ses partenaires commerciaux en déplacement à Bamako, M. Mossadeck Bally a décidé de relever la barre en répondant aux normes en vigueur dans l’hôtellerie. La plupart de ses hôtels sont de 4 ou 5 étoiles.
Présence durable
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L’aventure de l’homme d’affaires dans l’hôtellerie débute en 1993 avec le rachat du Grand Hôtel de Bamako mis en vente par le gouvernement malien. Pour mener à bien cette activité, Bally, qui ne disposait que d’une dizaine de millions d’euros pour le projet, a dû bénéficier de la confiance de sa banque, qui a accepté de lui prêter la somme d’un milliard de francs CFA. Il rénove l’hôtel acheté, qui répond désormais aux attentes des clients. Face au succès de cette première tentative, Bally s’est lancé dans la construction d’un deuxième hôtel à Bamako, l’hôtel Salam. Mossadeck Bally a également rénové l’Independence à Ouagadougou et l’hôtel 24 de Setembro en Guinée-Bissau. Son ambition est d’établir une présence durable dans toute l’Afrique de l’Ouest. Détenant avec sa famille la majorité des parts de la chaîne, Monsieur Bally a néanmoins accepté la participation du fonds Cauris puis celle de la Société financière internationale, filiale de la Banque mondiale. En 2012, les activités de la chaîne hôtelière ont décliné en raison de la crise au Mali. Cette situation avait contraint Mossadeck Bally à fermer deux de ses hôtels à Bamako pendant 6 mois. Aujourd’hui, il regarde l’avenir avec optimisme.