Deux informations capitales ont fait, le vendredi dernier, le chou gras des réseaux sociaux et de la presse. Il s’agit de la proposition du Dr Choguel Maïga, par le M5-RFP, comme Premier ministre de la Transition et la titularisation du Colonel Assimi Goïta, au poste de président de la Transition par la Cour Constitutionnelle du Mali. Que vont faire les promus pour préserver l’unité nationale et conduire à bon port le bateau Mali ?
Plusieurs de nos compatriotes sont sceptiques. Et c’est de bonne guère. Les Maliens ont trop souffert de l’inconscience de leurs dirigeants. Notre pays est devenu la risée des pays dits démocratiques en Afrique. De scandales à scandales ; de coup d’état à coup de force ; de trahison à trahison ; les mots manquent pour qualifier la situation de notre pays. Finalement, les maliens ne savent plus à quel saint se vouer, tellement les repères en matière de gestion efficiente des deniers publics ou de leadership, sont devenus des denrées rares, voire inexistantes.
Même si les reproches faits aux deux ex-premiers responsables de la transition ne sont pas prouvés, il y’a lieu de s’interroger sur leur capacité d’écoute, d’action ou d’anticipation. « Former un gouvernement sans consulter le vice-président de la Transition », est une faute lourde de conséquences dans un pays aussi fragile que le Mali. A ce niveau de responsabilité, les autorités doivent épargner au peuple ces bassesses qui n’avanceront en rien le Mali, au contraire qui l’enfoncent plus dans les abîmes.
Au regard de tout ce qui a été dit et avant toutes nominations, il est important d’adopter des mesures nouvelles pouvant rassurer nos compatriotes que notre nation ne vivra plus de tels enfantillages.
Le président de la transition et le Premier ministre sont priés de signer un pacte en vue d’abord du partage des prérogatives, mais aussi de solidarité, sans quoi ils ne pourront pas résister aux esprits malsains.
Des gestes forts pour rassurer !
Aussi des gestes plus osés sont attendus de part et d’autre pour convaincre de la bonne foi des uns et des autres. Le président de la Transition doit donner des gages et servir d’exemples en réduisant à la fois son salaire, mais aussi son fond de souveraineté qui serait estimé à 150 millions de FCFA par mois. C’est inadmissible pour le président d’un pays en guerre et de surcroit assisté par des pays amis.
Assimi Goïta doit pouvoir se mettre au dessus de la mêlée en arrêtant les nominations à outrance des militaires dans la haute administration. Il est très mal vu, même par des hommes de rang, que des militaires abandonnent le théâtre des opérations pour des postes juteux à Bamako. La priorité doit être, pour chaque malien, voire chaque militaire, la conquête de l’intégrité territoriale du Mali. Pour atteindre cet objectif, aucun sacrifice n’est de trop ; même en divisant le budget national par deux pour appuyer nos forces de défense et de sécurité. Mais de grâce, que ces fonds soient gérés en bon père de famille.
Le nouveau président de la Transition doit tenir dignement la barque. C’est-à-dire « tenir ses engagements et respecter les deniers publics ». Ce sont les clés de la réussite. Et c’est ce que les Maliens attendent de tous les dirigeants.
Quant à Choguel Kokalla Maïga qui est déjà victime de préjugés, il doit lui aussi prendre les mêmes engagements financiers que le président de la Transition en cas de confirmation de sa nomination en qualité de Premier ministre de la Transition.
Aude-là, le nouveau PM doit, en sa qualité d’homme politique, rassembler la classe politique et l’ensemble des forces vives de la nation. Le M5-RFP s’est battu pour le changement. A ce stade de responsabilité, Choguel doit prouver que le changement n’est pas que discours. On doit sentir ce changement les premiers jours ou les premières semaines de son entrée en fonction. Mon seul conseil, c’est de ne pas s’accrocher au pouvoir. Si le président de la Transition ne vous soutient pas dans le changement réclamé par les Maliens, informe le peuple et rend le tablier. Le peuple avisera. A bon entendeur.
Source : Le Repère